Le produit est la responsabilité de tous
« Ha non, ce n’est pas dans ma fiche de poste… »
Dans les organisations industrielles, chaque travailleur a une série de tâches assignées qu’il doit réaliser d’une certaine manière. Certaines de ces tâches nécessitent d’être spécialiste d’un domaine et sont donc réservées à un groupe restreint. S’agissant de domaines très techniques, il semble normal que l’expertise soit indispensable. Cependant pour d’autres sujets, travailler au sein de groupes composés d’acteurs variés (et concernés) s’avère plus productif.
Lors de la création de services numériques au sein des incubateurs publics, nous pourrions être tentés de ne faire travailler les membres de l’équipe que dans leurs spécialités respectives. L’intrapreneur qui apporte ses connaissances métiers, le designer qui réalise les maquettes, le product owner qui suit le backlog et le développeur qui code.
Nous avons choisi une autre voie. Certes, chacun reste un spécialiste dans son champ d’expertise et nous ne demandons pas aux intrapreneurs d’apprendre à développer. Mais en ce qui concerne le produit, tout le monde participe à la prise de décision et est impliqué.
Le produit est l’élément transverse, la raison d’être des startups d’État et tous les membres de l’équipe doivent savoir que c’est leur produit, dont ils ont la responsabilité, et pas la réponse à une cahier des charges rédigé par je-ne-sais-qui.
À titre d’illustration, lorsque le produit développé par la startup d’État « e-Chauffeur » (une sorte d’Uber disponible pour les trajets professionnels) est déployé dans une nouvelle base militaire, il y a toujours soit un développeur, soit un designer, soit un product owner qui se rend sur place. Rien de tel pour comprendre réellement les besoins des utilisateurs et s’assurer que tout fonctionne.
Comme d’habitude, l’autonomie et la responsabilisation (= skin in the game) plutôt que le micro-management et la sous-traitance.
18 septembre 2019Article publié à l’origine sur Medium.