Les idées et ceux qui les réalisent

Une histoire m’a marqué lors d’une saison d’accélération de Data for Good. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas le concept, il s’agit de proposer des projets à des volontaires qui vont plancher dessus pendant trois mois, jusqu’à la présentation de leur travail lors d’un demo day.

Lors du lancement de la saison 4, un groupe de volontaires vient me voir car un des projets présentés les intéresse et ils veulent savoir quand le porteur est censé arriver. Normalement ce sont les porteurs qui présentent eux-mêmes leurs projets mais ce dernier n’étant pas venu, nous avons pris le relais avec l’équipe organisatrice. Je suggère aux bénévoles de démarrer sans attendre et ils commencent alors à phosphorer sur un concept de magazine portant sur les enjeux éthiques autour des données.

En résumé : une équipe de volontaires, au sein de laquelle personne ne se connait et que personne ne dirige, décide de travailler sur un projet qui lui tient à cœur. Et trois mois plus tard, lors du demo day, elle présente La Data en Clair, un magazine en ligne avec des articles de fond très pertinents, alors que nous nous demandons encore où est passé le porteur qui avait lancé l’idée mais qui n’est jamais venu…

Des optimistes pragmatiques – qui s’engagent à résoudre de vrais problèmes à travers une méthode d’accompagnement ascendante et itérative.

Des artisans de l’open source – qui veulent que les progrès des uns puissent être réutilisés pour faire avancer les autres. Tout contenu produit au sein des projets (code, visuels, documentation, etc.) est publié sous une licence libre.

Des hackers indépendants – qui ont choisi d’être 100% bénévoles pour conserver toute liberté dans leur prise de décisions.

Un collectif de bâtisseurs – qui ont conscience que la technologie n’est pas la réponse à tout, mais qui veulent construire brique par brique le monde de demain.

D’après le site de Data for Good

L’équipe de La Data en Clair reflète parfaitement la première valeur de Data for Good : être des faiseurs, plutôt que des parleurs. Au lieu de dire aux autres ce qu’il faudrait faire, nous retroussons nos manches et nous mettons la main à la pâte !

L’exécution prime toujours sur la stratégie, car à quoi bon avoir des idées si elles ne concrétisent jamais ? Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas avoir de plan et courir dans tous les sens, non. Mais cela signifie que les seuls qui ont la légitimité pour établir une stratégie sont ceux qui vont devoir l’appliquer ensuite. Car si les stratèges ne sont pas sur le terrain avec nous pour appliquer ce qu’ils prêchent, nous tracerons notre propre route, comme cette équipe de bénévoles de Data for Good.

Article publié à l’origine sur Medium.