Commencer avec des bouts de ficelle
Lors d’un hackathon organisé la semaine dernière par l’établissement public territorial Plaine Commune, une des équipes présentait un projet de mise en relation d’agents voulant apprendre quelque chose, avec des agents connaissant ce quelque chose. Leur présentation incluait évidemment une application numérique facilitant ces rencontres apprenantes. Sauf que dans leur plan de lancement, avant de développer une application, ils souhaitaient tester l’idée avec… un simple tableau en liège. On adore !
Soyons honnête, de la même manière que quasiment les deux-tiers des startups disparaissent au bout de cinq ans, les projets de l’administration ont également de grandes chances de foirer. Donc autant tester l’idée le plus simplement et le plus rapidement possible. Mettre un tableau en liège dans un hall et expliquer le principe par courriel coûte moins d’une centaine d’euros et peut être fait en une semaine. Par comparaison, une application coûterait plusieurs milliers, voire dizaines de milliers d’euros, et plusieurs mois de travail.
Évidemment, le nombre d’usagers potentiels n’est pas le même. Avec une solution numérique, l’effet levier est incroyable et le passage à l’échelle infiniment plus aisé qu’avec des tableaux en liège. Mais ce serait mettre la charrue avant les boeufs que de commencer avec un outil numérique. Déjà l’adhésion, la croissance et la vérification que les usagers adorent le concept. Ensuite le passage à l’échelle et l’amélioration de la solution.
J’ai travaillé dans une startup qui ne commençait à développer ses produits qu’une fois les contrats signés. Histoire vraie.
Certains attendent que tout soit parfait pour commencer à innover. Mais les projets qui marchent le mieux sont souvent ceux qui ont commencé avec des bouts de ficelle.
19 novembre 2019