Grossir ou se reproduire ?

Pourquoi est-ce que les êtres humains ne mesurent pas 20 mètres ?

Parce qu’après une vingtaine d’années de croissance, nous arrêtons de grandir. Notre taille est à la fois adaptée à notre environnement, et contrainte par les lois physiques qui régissent l’univers.

Pour continuer de se propager, nos gènes préfèrent créer un ou plusieurs nouveaux spécimens, plutôt que de nous faire grandir indéfiniment. Et pour s’assurer que les nouveaux venus survivent, nous (et le reste de la société) leur apprenons ce que nous savons.

Après avoir dépassé une certaine taille, peut-être que les structures feraient mieux d’arrêter de croître également. Une trop grande taille engendre des problèmes de communication et rend plus difficile de s’adapter aux modifications incessantes qui sont devenus la norme.

Pour continuer de grandir, une solution est de se répliquer, en partageant sa manière de faire, plutôt que de devenir trop grand. Et pour s’assurer que les nouvelles structures ainsi créées survivent, il est nécessaire de les former et de leur partager tout le savoir acquis.

Il n’existe pas un unique restaurant McDonald’s de la taille d’une ville, mais plutôt des dizaines de milliers de restaurants franchisés capables de servir 69 millions de clients par jour. Il n’y a pas non plus une seule conférence TED gigantesque, mais à la place un système de licence qui a permis d’organiser plus de 32000 conférences TEDx dans le monde entier.

L’incubateur de services numériques de la DINUM a emprunté une voie similaire en encourageant l’émergence d’incubateurs ministériels mis en réseau. L’association Data for Good favorise aussi l’émergence de chapitres régionaux indépendants pour continuer à réaliser plus de projets tout en restant à taille humaine.

Pour bénéficier pleinement de la multitude, pourquoi ne pas choisir la réplication et la formation, à la place de la croissance infinie d’une entité centralisée ?