Les faits et les croyances

Même si les faits prouvent le contraire, il est toujours long et difficile de changer les croyances.

Au XIXème siècle, un docteur hongrois du nom de Semmelweis, a compris et prouvé empiriquement que le lavage des mains diminuait fortement les infections dans les maternités. À l’époque, les étudiants en médecine réalisaient des accouchements après des autopsies, sans se laver les mains, ramenant avec eux tout un tas de germes. Il y avait de 10 % à 40 % de mortalité dans ces maternités.

Mais se laver les mains n’était pas dans les habitudes. On n’y croyait pas. Personne ne voulait se remettre en question.

De nos jours, des équipes de chercheurs aux États-Unis, en Angleterre et ailleurs relancent des études sur l’utilisation des psychédéliques (LSD, psilocybine, …) pour soigner des maladies comme la dépression ou le syndrome de stress post-traumatique. Les premiers résultats sont très prometteurs mais ces substances ont été tellement dénigrées pendant des décennies qu’il va falloir attendre encore longtemps avant qu’elles puissent être autorisées en France dans un cadre thérapeutique.

On n’y croit pas. Pas encore en tout cas.

Semmelweis n’était pas un bon communiquant. Il n’a pas réussi de son vivant à changer les croyances, malgré ses preuves. Mais grâce à son travail de pionnier, le lavage des mains est devenu une norme d’hygiène élémentaire.

Les croyances changent difficilement. Il faut de la persévérance pour continuer, jour après jour, à transformer une culture. Mais le jeu en vaut la chandelle car une fois que les croyances ont changé, c’est pour de bon.