Une histoire lean (1/2)

Ce passionnant épisode du podcast This American Life raconte la transformation ratée de l’industrie automobile aux États-Unis. Peut-être y a-t’il des enseignements à tirer de cette histoire.

Celle-ci débute à Fremont en Californie. L’usine General Motors (GM) locale est l’une des pires au monde. Elle produit des voitures de très mauvaise qualité. Les ouvriers boivent pendant leur travail. Le dialogue social est extrêmement conflictuel. L’usine finit par fermer en 1982.

Deux ans plus tard, Toyota, qui a besoin de s’implanter aux États-Unis, rouvre l’usine en créant une joint venture avec GM. L’usine est renommée NUMMI : New United Motor Manufacturing Incorporated. Tous les ouvriers sont envoyés au Japon pour être formés et vivre le système de production Toyota (précurseur du lean manufacturing). Sur place, les ouvriers travaillent en équipe et améliorent constamment leur manière de faire.

NUMMI sort sa première voiture en décembre 1984. Le niveau de qualité est incroyable. Égal à celui des usines japonaises. Mais le plus incroyable, c’est que 85 % des employés sont les mêmes qu’avant la fermeture. Devant un tel succès, que pouvait faire GM sinon appliquer cette nouvelle méthode à toutes ses usines ? Ils venaient de trouver la recette miracle.

Sauf que ce n’est pas ce qui s’est passé. GM ne s’est mis au lean que 20 ans plus tard et a été déclaré en faillite en 2009. Évidemment, le maintien de l’ancien mode de production n’est pas la seule raison de sa faillite. Mais cela y a quand même contribué.

Pourquoi le système Toyota ne s’est-il pas diffusé ? Réponse la semaine prochaine, dans la seconde partie de cet article !